dimanche 17 août 2014

Rue Vincent-Scotto, La Villette

Cette courte rue d'à peine 60 mètres de longueur qui relie le quai de la Loire à la rue Pierre-Reverdy, s'est vu attribuer son nom en 1985.

Elle porte le nom d'un compositeur prolifique qui a laissé son empreinte dans la chanson populaire française.
Né à Marseille en 1874 dans une famille d'origine italienne, Vincent Scotto commence sa carrière en chantant et en s'accompagnant à la guitare au début du siècle dernier.

Sa première composition, en 1906, La Petite Tonkinoise, d'abord interprétée par Polin, chanteur de caf' conc', connaît un immense succès.
C'est un exemple de la chanson coloniale de l'époque qui évoque les femmes indigènes dans un contexte sexuel ; cette chanson fut aussi interprétée par Mistinguett et Joséphine Baker dans sa version féminine.

Il ne s'arrête évidemment pas là puisque son œuvre se composera d'environ 4000 chansons, plusieurs dizaines d'opérettes généralement interprétées par son gendre Alibert ou le couple Paulette Merval et Marcel Merkès.
Son œuvre va donner à travers le monde une image caricaturale des Méridionaux : ses chansons vont en effet largement dépasser les frontières de notre beau pays en s'exportant en Europe et même aux Etats-Unis.
Nombre de ses chansons sont restées gravées dans nos esprits (hum, ça dépend aussi de l'âge), comme Marinella, Tchi-Tchi, J'ai deux amours, Elle vendait des p'tits gâteaux, La Java bleue... 

Le cinéma bénéficie aussi de sa présence à travers plus de 100 films de 1930 à 1950. On se demande où il a trouvé le temps de composer tout ça !
Pour son ami Marcel Pagnol, par exemple, il a créé la musique de Marius (1931), Fanny (1932), César (1936), La Femme du boulanger (1938) et La Fille du puisatier (1940).

Un prix Vincent-Scotto attribué par la Sacem vient récompenser les chansons les plus populaires. Si vous avez envie de parcourir la liste des lauréats, c'est ici.

Vincent Scotto meurt à Paris en 1952, il repose au cimetière Saint-Pierre à Marseille.
Et pour terminer sur une note plus joyeuse, voici une chanson peu connue de Vincent Scotto, Une petite fine, interprétée par Fernandel dans le film Une nuit de folies (Maurice Cammage, 1934). A regarder avec modération...


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