dimanche 10 août 2014

Allée Arthur-Honegger, La Villette

Arthur Honegger par Raymond Voinquel en 1952
©Ministère de la Culture
Encore une allée qui doit sa création à la Zac Manin-Jaurès en 1990. Elle trouve son chemin de 170 mètres entre deux rangées d'immeubles, depuis la sente des Dorées jusqu'à l'avenue Jean-Jaurès.

Né au Havre en 1892, Arthur Honegger est cependant de nationalité suisse. C'est d'ailleurs au conservatoire de Zurich qu'il commence ses études avant de rejoindre le conservatoire de Paris en 1911 pour y perfectionner le violon, et paf ! il tombe sur Darius Milhaud.
Sept ans plus tard, avec déjà plusieurs compositions en poche, il quitte le conservatoire pour s'appliquer à son projet, le renouveau de la musique.
Marqué par une double influence germanique et française, il compte rester proche d'un art humaniste en illustrant la transformation de la société ; il se penche sur des compositions de tout type, en phase avec l'époque ; cinéma, théâtre, radio, ballets, opéras, symphonies...
A. Gance (g.) et A. Honegger
en 1925

Grâce à Cocteau et d'autres relations, le voici intégré au groupe des Six dès sa création en 1920.
Sa première œuvre reconnue comme innovante est Le Roi David, en 1921, qui se décline en 2 versions : musique de scène pour le drame lyrique éponyme, et oratorio réorchestré et donné dans une version allemande, puis française. Sa réputation est maintenant assurée.
Pacific 231 c'est une œuvre qui devient un classique pour les orchestres symphoniques de l'époque et que l'on comprend aisément surtout quand on sait ceci.
Durant cette même décennie, très prolifique, il compose en 1927 la musique de Napoléon pour Abel Gance.
La même année a lieu la création du drame lyrique Antigone d'après Sophocle. Livret de Cocteau, costumes de Coco, décors de Pablo...

Choisissant de rester à Paris dans son pays d'adoption pendant l'Occupation, il compose des œuvres plus graves comme la Symphonie n° 2 pour cordes et trompette

En 1947, alors qu'il part en tournée aux Etats-Unis, il est victime de graves problèmes cardiaques qu'il finira par surmonter momentanément (je ne vous dévoile pas la suite tout de suite).
Après son retour en France. Il se remet à composer avec plus de difficultés, alors que sa santé continue de se dégrader ; il livre la 5e Symphonie en 1950, puis sa dernière œuvre, Une Cantate de Noël en 1953, écoutable même en plein été. Profitez-en.
Musicien humaniste cherchant à représenter son époque, Honegger connut moins de succès que ses collègues du groupe des Six, mais laissa une œuvre innovante, allant de la tonalité à l'atonalité en passant par la polytonalité, appliquée à de nombreux genres musicaux, comme oratorio, cantate, ballet, opéra, musique de chambre, piano...
Il meurt à Paris en 1955. Ses cendres reposent dans une tombe du cimetière Saint-Vincent à Montmartre.

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