mardi 25 mars 2014

La Villette par Arletty

C'est Bastien et Pierre, futurs résidents Canal Square, qui m'ont signalé ce petit trésor d'Arletty, La Villette. Avant de savourer, une petite révision serait peut-être préférable !

Chez les purotins : chez les fauchés, les miséreux.
Parmi les catins : parmi les prostituées.
Des pierreuses : des prostituées de bas étage. Les pierreuses vont dans les chantiers, dans les maisons en voie de construction, au milieu des pierres déposées sur les berges du canal ou de la Seine. [Dictionnaire de l'argot - Larousse]
Les rôdeuses : les prostituées qui travaillent dans la rue, dans les fortifications.
C'est pas du four : c'est pas des blagues.
C'est l'coin des garnots : c'est le coin des chambres d'hôtels meublés. Ces hôtels garnis étant souvent borgnes.
Où l'on boit du gros : où l'on boit du gros rouge, du pinard, du mauvais vin.
J'ai senti son char : j'ai senti son exagération, son bluff (?). J'ai trouvé une autre signification plus plausible mais non confirmée : j'ai senti son regard.
Mon cœur flanchard à la gomme : mon cœur qui ne peut lui résister. (flanchard : dégonflé et à la gomme : sans valeur).



La Villette

C'est tout près d'Pantin
Chez les purotins
Parmi les catins
Et le pur gratin
Des pierreuses.

Près des abattoirs
Où l'on voit le soir
Le long des trottoirs
Surgir des coins noirs
Les rôdeuses.

C'est là qu'j'ai vu l’jour
Et c'est pas du four
J'suis d'un seul amour
Et je s'rai toujours
Une pauv' gueuse.

Et c'est là que j'ai
Par un soir de mai
Donné c'que l'on sait
Ne jamais r'trouver
Dans l'quartier.

{Refrain:}
La Villette, La Villette
C'est l'coin des garnots
Y a pas d'aristos
Des guinguettes, des musettes
Et des p'tits bistrots
Où l'on boit du gros
On n'y joue pas du violon
Tout comme dans les salons
Oui mais d'l'accordéon
C'est bien plus chouette
Et l'on y danse la java
Bien serré dans les bras
D'un p'tit homme bien à soi
À La Villette

C'est aux Buttes-Chaumont
Par un soir tout blond
Sur le petit pont
Qu'j'ai rencontré mon
Vrai p'tit homme.

Dès le premier r'gard
J'ai senti son char
Comme un coup d'poignard
Et mon cœur flanchard
À la gomme.

Lui qu'a r'senti l'coup
I' s'est fait très doux
Et m'a dit dans l'cou
Qu'y s'sentait du goût
Pour ma pomme.

J'ai pas pu r'fuser
Et l'on s'est mariés
Sans maire, ni curé
Et sans inviter
Tout l'quartier.

La Villette, La Villette
C'est l'coin des garnots
Y a pas d'aristos
Des guinguettes, des musettes
Et des p'tits bistrots
Où l'on boit du gros
On n'y joue pas du violon
Tout comme dans les salons
Oui mais d'l'accordéon
C'est bien plus chouette
Et l'on y danse la java
Bien serré dans les bras
D'un p'tit homme bien à soi
À La Villette.

Musique de Jean Lenoir, paroles de J. B. Charles

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