dimanche 20 avril 2014

La Petite Ceinture, récapitulons !

La candidate
Si je suis élue maire en 2014, la Petite Ceinture sera entièrement dédiée aux Parisiens d'ici à la fin de ma mandature en 2020.
Paroles de campagne d'Anne Hidalgo en septembre 2013

Le canal de l'Ourcq, le pont de la Petite Ceinture et la CPCU - © Apur
Le maire
Nous voulons laisser à nos enfants une ville où l’on respire mieux, une ville moins bruyante, qui consomme mieux et gaspille moins, une ville qui préserve mieux ses ressources naturelles que sont l’air, l’eau, ou les derniers espaces vierges, garants d’une biodiversité qui refait surface à Paris. Cette vision d’une ville plus durable, elle se concrétisera notamment sur la Petite Ceinture, que nous voulons rendre aux habitants et qui nous offrira une opportunité exceptionnelle de rendre à la nature toute sa place dans le 19e, et avec d’autres projets de végétalisation de l’espace public.
Discours de François Dagnaud, maire du 19e arrondissement, le 13 avril 2014

Gare du Pont de Flandre - © Apur
Le propriétaire
Olivier Milan, directeur adjoint de la Direction Régionale Île-de-France de RFF, rappelle que la Petite Ceinture est la propriété de RFF. Elle est intégralement placée dans le Réseau Ferré National (RFN) ce qui signifie qu’il serait actuellement possible d’y faire circuler des trains lourds. Le statut de la Petite Ceinture est régi par un protocole passé en 2006 entre la Ville de Paris et RFF, qui prévoit le maintien de la possibilité de faire passer des trains sur tout le linéaire.
[…]
M. Milan précise que l’État, la Région Île-de-France et le STIF sont également concernés par le devenir de la Petite Ceinture : ceux-ci ont donc été sollicités dans divers temps de réflexion avec les partenaires que sont la Ville et Réseau Ferré de France.
Compte-rendu de réunion publique du 19e arrondissement, le 28 janvier 2013

à tempérer par :
Aujourd'hui, Réseau Ferré de France envisage de retrancher du Réseau Ferré National les sections sur lesquelles il ne voit plus de perspectives pour un trafic ferroviaire lourd, à l’est et au sud principalement.
Actes du séminaire sur l'avenir de la Petite Ceinture du 14 février 2013

Proposition pour le secteur Est - ©Apur
Le consultant
En 2010, la Ville de Paris et RFF ont confié à l’Apur (Atelier parisien d'urbanisme) le soin d’élaborer tout d’abord un diagnostic complet de l’ensemble de l'ouvrage et des sites traversés. Ensuite, une deuxième phase d’étude a été lancée qui, séquence par séquence, décline les différents potentiels, les paysages et les usages qui contribueront à l’élaboration de projets d’avenir pour ce territoire. 
En conclusion :
• La Petite Ceinture est un site patrimonial et identitaire, à reconnaître et à valoriser.
• La Petite Ceinture est un espace de nature, son rôle écologique et sa place dans la trame verte métropolitaine sont des points d’appuis pour l’élaboration de projets urbains.
• La Petite Ceinture a un rôle à jouer dans la vie sociale par la valorisation de ses emprises avec un travail par séquence qui prend appui sur les évolutions du statut ferroviaire. La séquence 6A, c'est-à-dire La Villette, est concernée par cette proposition.
Étude prospective sur le devenir de la Petite Ceinture, phases I & II - Novembre 2012

Séquençage de la Petite Ceinture - ©Apur
Les Parisiens
Trois clans principaux se sont dessinés lors de la concertation :
• la nature, les espaces verts et les déplacements doux,
• le maintien de la vocation ferroviaire,
• le vivre ensemble et la vie associative, sociale et culturelle.
Quant aux propositions…
• un train à suspension magnétique pour préserver la biodiversité,
• un tram tiré par des chevaux,
• la réintroduction du mouton, de la chèvre, du cheval et de l’élevage,
• des grands champs de blés et de coquelicots,
• de la culture de houblon,
• des glacières dans les tunnels,
• des ruches, des vignes,
• un tapis roulant sur la Petite Ceinture...
Bilan de la concertation sur l’avenir de la Petite Ceinture du 27 décembre 2012 au 14 février 2013

Propositions par secteur - ©Apur
Le promoteur
Marignan ne doute à aucun moment du devenir de la Petite Ceinture...
Nouvelle promenade plantée sur l'ancienne Petite Ceinture,
• Une situation remarquable au bord de l'eau, à deux pas d'une nouvelle coulée verte, sur le cheminement de l’ancienne Petite Ceinture.
Brochure Canal Square, document non contractuel mais crédibilisé par les logos des mairies de Paris et du 19e ainsi que par celui de la Semavip.

Secteur 6A - ©Apur

et personne n'a encore parlé sérieusement brouzoufs !

Pour ceux qui veulent en savoir plus et télécharger des documents :
A suivre...

7 commentaires:

  1. Paul-Louis Corteel29 avril 2014 à 13:29

    Bravo et merci pour ce dossier très bien documenté.

    Ce fameux axe qui fait l'objet d'un interminable feuilleton est dans une contradiction purement politique, entre (1) la vision longue d'une ligne utile au transport régional dans un réseau urbain saturé, tramway des maréchaux compris, et (2) une vision locale courte, celle de la mairie de Paris, de ses arrondissements et de ses quartiers, accrochés à la perspective d'un espace vert déferré pour l'agrément des riverains et la marge des promoteurs.

    Les Verts sont d'ailleurs écartelés entre le transport en commun et les espaces verts.

    Les compromis comme les tramways silencieux sont ignorés ou balayés dans cette controverse "à la française" (c'est à dire à couteaux tirés entre les deux camps) et qui sent très fort les gros sous.

    Lorsqu'il s'agit de vendre quoi que ce soit, le cynisme le plus tranquille est partout de rigueur.

    Mais à Paris, lorsqu'il s'agit de vendre de l'immobilier donnant sur une plate-forme appartenant au réseau ferré national, l'aide de la mairie est acquise pour "crédibiliser" le même cynisme.

    C'est donc sain et utile de rappeler les données de ce douteux débat.

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  2. Pierre Bocquiault11 mai 2014 à 23:42

    Des Batignolles à Grenelle via l'est parisien, restent 23 km de plate-forme continue, propriété de RFF, à double voie et indépendante du trafic routier, avec des stations espacées d'un km et dotées de quais de 120 mètres de long. Ces caractéristiques propres de la Petite Ceinture lui permettraient de contribuer significativement à la réponse qu'exige la forte croissance des besoins de transport, tant en desserte des quartiers périphériques en plein renouvellement urbain, où le métro est peu maillé (5 correspondances du métro sur les 53 se trouvent à l'extérieur de la rocade M2-M6!), qu'en relations avec la petite couronne, grâce à des correspondances qui ne demandent qu'à être rétablies avec la plupart des lignes radiales lourdes. On peut estimer que la puissance de transport de la vieille rocade ferrée, en terme de débit maximal et de vitesse commerciale, vaut 3 à 10 fois celle d'une ligne de tram sur voirie. Du fait des densités parisiennes extrêmes, aucune autre ligne du réseau ferré national, et même européen, n'est susceptible de desservir aussi efficacement autant d'habitats et d'emplois sur si peu de kilomètres.
    Il serait bien regrettable qu'une ligne de cette qualité et de cette portée soit démantelée pour être transformée en une suite de promenades et de jardins, ponctuée par les tunnels et d'inévitables constructions nouvelles, coupant le corridor naturel autant que l'axe de transport. Si l'on ajoute à ce tableau le contexte énergétique et climatique planétaire, incitant au développement des transports publics, et le fait que le tronçon de 23 km en cause n'a pas été inondé en 1910, force est de constater l'importance des raisons qui plaident en faveur de la préservation (active, car les crues centennales ne s'annoncent pas longtemps à l'avance) du potentiel de transport de cet axe. Les inquiétudes naturelles des riverains, plutôt que d'être exacerbées sous des motifs douteux, devraient au contraire être apaisées par le rappel des progrès de l'industrie ferroviaire et par l'innovation en matière d'exploitation. A ligne particulière, solutions spécifiques ! Une panoplie de nouveautés existe : procédés d'atténuation des bruits de roulement et des vibrations au niveau de la voie ; motorisation linéaire sur voie conventionnelle, supprimant les bruits de motorisation, de transmission et de freinage, et atténuant les bruits de roulement ; roulement sur pneus ; métros légers à grand gabarit ; tabliers de ponts plus silencieux ; freins plus discrets ; écrans acoustiques constitués de tunnels translucides ; locomotives récentes dédiées au fret et assurant le dernier kilomètre sur batteries électriques de traction, sans la pollution et le bruit du Diesel ; et, surtout, amplitude horaire d'exploitation réduite à la plage 7h – 21h (plus de 90% de la fréquentation des réseaux a lieu dans cette plage), permettraient de rendre acceptable aux riverains et avantageuse pour la collectivité la réactivation d'une telle ligne.Si elle s'accompagne d'une protection de la végétation collatérale et de la multiplication des jardins partagés déjà installés sur des sur-largeurs, si elle respecte le patrimoine industriel et architectural exceptionnel de ce chemin de fer du 19ème siècle, formant, avec ses gares et ses ouvrages d'art, un monument distribué sur l'ensemble d'une couronne urbaine périphérique qui en est fort peu dotée, alors la démarche créative fondée sur ces considérations permettrait à la plus ancienne*, à la plus longue et à la plus agréable de nos lignes métropolitaines, d'être aussi l'une des plus utiles à Paris et à son agglomération. Cette option à la fois moderne, créative, conciliatrice et conservative, est le seul vrai défi qui vaille, lancé aux élus, aux responsables, aux ingénieurs, aux riverains. Le relever serait tout à leur honneur ...et à leur bénéfice. P Bocquiault 75020
    * Voir : http://www.petiteceinture.org/160e-anniversaire-de-la-ligne-d-516.html

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    1. Alors qu'une majorité de gauche vient d’être élue à Paris et que l'on pourrait attendre d'elle une meilleure perception de l’aménagement urbain et de son corolaire, la mobilité, on assiste fort curieusement à un déni d'objectivité vis à vis de la ligne ferrée de Petite Ceinture.
      Il faut rappeler que cette ligne fait partie des biens propres à la Nation, et de ce fait, elle n'est pas à "rendre aux parisiens". Elle est au service de l’intérêt général, n'en déplaise à tous ceux qui veulent la récupérer pour eux...
      Les autres capitales d'Europe ou d'ailleurs donneraient très cher pour avoir un tel outil de mobilité rapide, électrique, non polluant et aussi performant, bien plus que le T3 que l'on construit, à coté, à grands frais, et pour une efficacité socio-économique pitoyable.
      Si l'on résonne développement durable, vision large-Grand Paris, et que l'on prolonge la Petite Ceinture (sous la forme d'un métro automatique) au sud, au contact de la future ligne 15 et au nord, au contact de la ligne L à Clichy Levallois, on obtiendrait alors un réseau ferroviaire rapide, capacitaire, fiable et desservant la zone ultra dense de l'agglomération parisienne.
      Si, et seulement si, ce réseau de rocades Grand Paris et Petite Ceinture était réalisé, les élus pourraient effectivement mettre en œuvre une politique de réduction de l'usage du mode routier en créant des péages, en réduisant le nombre de place de stationnement et en diminuant la vitesse sur le boulevard périphérique et sur les grands axes. Avec cette politique cohérente, on offrirait aux automobilistes une vraie alternative à la route, car en additionnant les deux rocades PCF et métro du Grand Paris, les déplacements se feraient aussi vite qu'en mode routier et pour un gain économique et écologique sans précédent pour la Région et la France. C'est là le seul moyen de créer la métropole "monde" et tisser les liens entre les nouveaux espaces urbains que le Grand Paris va dessiner.
      Au contraire, en sectionnant la PCF, en l'isolant, en la transformant en suites de squares, on affaiblit la mobilité rapide, on détourne les entreprises, on empêche les salariés d'aller rapidement à leur travail, on nuit à la recherche d'emploi et finalement, on vendra le foncier à des opérateurs immobiliers pour payer les aménagements verts, comme cela a été fait sur l'ancienne ligne de la Bastille (viaduc des arts).
      Il revient à l’État, actuel propriétaire de la ligne, via RFF, de rappeler qu'il est le garant du droit au transport pour tous les citoyens, de son efficacité, de la bonne utilisation de l'argent public et des engagements qu'il doit tenir en matière de normes européennes sur la pollution de l'air.
      Enfin, avec la perspective de la conférence sur le climat en 2015, il vaudrait mieux illustrer les propos présidentiels avec un exemple concret, visible, d'une voie ferrée urbaine remise en service, et donc totalement au service du développement durable et de la lutte contre le changement climatique que transformée en micro jardins...

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  3. Bonjour à tous.
    Je découvre votre site aujourd'hui, et en tant que future voisine, toujours inquiète pour l'avenir de notre quartier, malgré les paroles et promesses rassurantes de nos élus, devant l'obstination des 'pro-tram', je souhaitais vous raconter rapidement mon histoire...
    J'habite actuellement et depuis onze ans boulevard d'indochine, sur le boulevard périphérique interne, à dix pas du T3. Un tramway passe toutes les trois minutes devant mes fenêtres, je ne les ouvrent plus, très génée par le bruit générée par ce train. Car un tramway c'est bien un train, bruyant, source de nuisances sonores et de dégradation du paysage pour les proches riverains. Enfin bref, il y a deux ans, à cause du T3, j'ai décidé de déménager.
    J'ai été séduite par le panneau publicitaire du programme canal square, vantant la nouvelle promenade plantée (coulée verte) sur l'ancienne petite ceinture, et sur lequel figurait le logo de la Ville de Paris. Et j'ai acheté un beau petit deux pièces, dans un autre programme neuf tout proche, à deux pas de la ligne obsolète. Ce n'est que quelques jours après la signature définitive du contrat que j'ai entendu parler de la fameuse controverse 'tramway contre coulée verte'. Je me suis alors immédiatement renseignée auprès du promoteur de canal square: on m'a répondu textuellement 'c'est ainsi qu'on nous a vendu le terrain'.
    J'ai alors entrepris des recherches sur internet, j'ai participé à la concertation sur l'avenir de la petite ceinture, j'ai eu l'occasion de rencontrer nos élus, et c'est sûr et certain, le T8 ne passera pas sur la PC, trop vétuste et trop proche des habitations. Car depuis que la PC a été abandonnée, les infrastructures se sont dégradées, et la ville s'est construite autour. Ainsi à l'angle de la rue des Ardennes et de la rue de Thionville, le pont est en si mauvais état, qu'il nécessiterait trop d'investissement pour être remis en service. De plus de nombreux immeubles, neufs et anciens, sont situés à proximité immédiate de la ligne, à moins de deux mètres. Et pour finir, le nord est de Paris, et en particulier le quartier de l'ourcq, est déjà bien assez pourvu en transports en communs, que je prends tous les jours.
    Nous avons investi toutes nos économies dans nos logements, personnellement dix ans de travail sans partir en vacances et sans avoir aucun loisir, ni voiture (grande utilisatrice des transports en commun) ni équipement high tech. C'est un choix et je ne me plaints pas. Alors par pitié, ne faites plus peur au gens. Les proches riverains ne veulent pas voir et entendre passer un train toutes les trois minutes devant leur fenêtre, ils veulent voir les fleurs et entendre des oiseaux. C'est trop facile de jouer au petit train devant les fenêtres des autres quand on a un jardin devant sa porte. Et contrairement à ce que prétendent certains, un tramway c'est pas silencieux, j'en suis témoin directe jour et nuit.
    Bon courage pour la suite...

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    1. Sandra, votre témoignage est d'un grand intérêt : en mettant le projecteur sur les nuisances sonores du tram vous nous permettez d'aller plus loin dans la réflexion. Oui, il est bien probable que le tram gène des milliers d'habitants ou plus à Paris, comme ailleurs. Pour autant, va-t-on le supprimer ? Évidemment non ! Car s'il gène tant de monde, il est utile à un bien plus grand nombre de citoyens. Non seulement on ne supprimera pas, mais on va le prolonger en raison de ses avantages et malgré les nuisances sonores, son coût très élevé au regard de ses performances, sa saturation à certaines heures sur certains tronçons, sa faible marge d'amélioration possible en termes de vitesse, de capacité, de confort, de bruit. On le prolonge jusqu'à la Porte d'Asnières et on étudie son extension au-delà de ce terminus sans grand intérêt. On parle de la Pte Maillot. Il roulera en parallèle au RER C qui, dans l'ouest parisien, emprunte l'ancienne plate-forme de la Petite Ceinture. Vers 1985, la longue et vive polémique suscitée par le projet de RER C à ciel ouvert dans le 16ème et le 17ème avait conduit à son enfouissement, à grands frais, sous des jardins. Ainsi, ses riverains ne l'entendent pas. Ils en profitent seulement. Et ils continueront à le faire après l'arrivée du tram voisin, car on ne supprimera pas le RER C au prétexte que le tram est là. Et ce sont les riverains de ce tram qui se plaindront du bruit. Clairement, le problème dépasse la seule échelle individuelle où vous le placez. Quant à moi, je ne suis pas spécialement pro-tram pour la Petite Ceinture, qui mérite bien mieux, mais plutôt en faveur de la préservation à long terme de son potentiel de transport guidé. J'ai toujours voulu considérer à la fois l'intérêt général et celui des particuliers riverains de la ligne. Vingt-trois kilomètres de double voie non inondable, en site propre, en plein Paris, soit 73% de l'ancienne rocade, est-ce négligeable, dans le contexte économique, énergétique et climatique actuel ? Pour la métropole et pour la Ville dont les arrondissements périphériques sont mal maillés par le métro et mal reliés au reste de la région, malgré leur dynamisme et leur poids ? En même temps, doit-on négliger le bien-être et les intérêts des riverains de la Petite Ceinture ? Pas davantage! J'ai longtemps préconisé un métro sur pneus ne roulant que de 7h à 21h sur la Ceinture. Le pneu reste un bon candidat en terme de nuisances sonores, mais il a tant d'inconvénients et les progrès de l'industrie ferroviaire sont tels qu'il est aujourd'hui préférable de proposer, sur la Ceinture à ciel ouvert, un matériel léger à roulement classique qui, sur une voie moderne insonorisée, soit assez discret pour être accepté, de jour. D'autant que la ligne de Ceinture ne comporte pas les courbes de faible rayon que le tram présente, particulièrement sur le Bd d'Indochine, et qui accroissent encore les émissions sonores. Alors, que ce soit par l'évolution des techniques traditionnelles ou par un saut vers de nouvelles technologies (maglev silencieux ? Voir par exemple le SKY TRAN sur http://www.parismatch.com/Actu/Environnement-et-sciences/Le-moyen-de-transport-qui-va-revolutionner-nos-villes-572353 ), l'important et l'urgent pour la Ceinture c'est, aujourd'hui, de préserver simultanément :
      1) le potentiel de transport sur les 23 km,
      2) le corridor naturel que forme la végétation collatérale et la petite faune qui l'habite,
      3) le patrimoine architectural et industriel que constitue ce ch. de fer urbain du 19ème siècle,
      4) la tranquillité et les intérêts des riverains.
      D'où l'initiative "Rails verts" : élaboration d'une charte et d'un label auxquels devrait se conformer tout projet d'exploitation de cette pépite incomparable qu'est notre vieille rocade urbaine. Voir aussi mon commentaire sur : http://canalsquare.blogspot.fr/2014/06/velorail-solaire-sur-la-petite-ceinture.html Voir le bulletin d'actualité.
      P. Bocquiault

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  4. Bonjour,

    Comme à chaque fois que le projet de petite ceinture est évoqué quelque part sur le web, les fanatiques du petit train débarquent pour troller que le train silencieux existe et que, sans cette ligne, point de salut pour les transports parisiens...

    Certains ajoutent que ceux qui ont “choisi” de vivre au bord de la petite ceinture ont accepté implicitement qu'un train passe un jour sous leur fenêtre... On parle plus haut de cynisme... C'est le moins qu'on puisse dire en effet.

    Quelque chose me dit que ceux qui défendent le retour du train sur la petite ceinture n'en sont pas riverains…

    Les faits sont les suivants:

    1- Aujourd'hui le souci de qualité de vie est devenu la priorité des habitants des grandes villes. Dans ce domaine, il est largement admit que la ville de Paris accuse un réel retard (manque d’espaces verts notamment)
    2- Les trains silencieux n'existent pas (sans parler des vibrations). La nuisance est inévitable et réelle. Et des horaires de circulation réduits en tueraient l’intérêt.
    3- L'argument du besoin en transport est le principal avancé par les défenseurs du retour du rail. Seulement, voilà, les autres grandes villes comme Londres ou NYC ont aussi un réseau bondé. Dans le cas de NYC, quand la question du devenir de la High line s’est posé, c’est le choix d’une promenade piétonne valorisante pour son environnement et plantée qui s’est imposée.
    4- A Paris, les arrondissements plus cossus du sud (qui avaient donc un budget) ont transformé des sections de la petite ceinture en promenades. Le résultat est un réel succès. Sur la carte du rapport de l’APUR, le contraste entre les Arrondissements du sud et ceux du nord-est plus défavorisés est on ne peut plus éloquent... Aux nantis la qualité de vie et aux prolétaires les nuisances du rail? Après avoir échoué partout ailleurs, certains essayent maintenant d’imposer aux arrondissements plus pauvres leurs fantasmes de petits trains… Vous avez dit cynisme ?
    5- Créer et maintenir un réseau ferroviaire coûte de l'argent, beaucoup d'argent… et il n'en rapporte pas ! Rappelons que les réseaux RATP sont subventionnés par le contribuable français. Le ticket ne couvre pas ses frais de fonctionnement.
    6- Lorsque l’on crée ou réhabilite une ligne, il s’agit avant tout de se poser la question de sa raison d’être. L’existence d’un tronçon qui irait de la gare de Flandre jusqu’aux limites du 12ème arrondissement serait difficilement justifiable car isolé du reste du réseau et trop limité.
    7- Réaménager la voie en espace vert coûte aussi de l’argent. Mais sa maintenance est moins couteuse et son existence apporterait beaucoup plus en terme de qualité de vie (et d’électeurs…)

    A suivre…

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  5. Suite et fin…

    Après avoir pris connaissances des arguments des pro-trains et m’être renseigné, je suis parvenu au constat suivant :

    - Les arguments avancés par les partisans du retour du train flottent quelque part entre la mauvaise foi et l’égoïsme aveugle voire carrément du mépris à l’égard des riverains de la petite ceinture.
    - Le projet de réhabilitation qu’ils proposent est grotesque. Ce seul fait explique qu’ils aient systématiquement échoué à convaincre les élus dans ce sens en dépit d’un trollage hyper actif.
    - Bien sûr, les élus les écoutent, fidèles à leur principe de ne jamais cracher sur l’électeur potentiel.
    - L’idée d’une solution mixte est sans doute plus louable mais encore faudrait-il qu’elle soit réaliste. Par exemple, une alternance entre tronçon « piéton et friche » là ou il y a risque de nuisance et « petit train touristique et friche » dans les longs tunnels sous les Buttes Chaumont.
    - Tout le monde a raison sur un point. C’est une histoire de gros sous. Mais la réalité est loin des fantasmes des fanatiques du rail.
    - La RFF n’a aucune intention de remettre des trains sur cette voie, faute d’intérêt économique et pratique et à cause de la résistance qu’un tel projet rencontrerait.
    - Ce que la RFF veut en échange de cette future ligne verte est… de l’argent !
    - Après avoir versé un gros chèque à la RFF, il restera à la Mairie à développer le projet. Là encore, il faudra sortir le chéquier (assainissement, aménagement, sécurisation…).
    - Bref, la réalisation d’un projet de type promenade piétonne et plantée paraît inéluctable mais les questions de gros sous la reportent aux calendes grecques.

    Et les pauvres amateurs de tchoutchou dans tout ça me demandez-vous ? On s’en fout répondront les plus directs. Pour ma part, je propose que les riverains se cotisent pour leur offrir des modèles réduits afin qu’ils puissent enfin jouer au petit train… mais chez eux, sans nuisances et à moindres frais.

    Sur ce, bonne journée à tous :-)

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