vendredi 11 juillet 2014

Rue Joseph-Kosma, La Villette

Kosma et sa cigarette
À une portée de notes de la désormais célèbre rue Germaine-Tailleferre, la rue Joseph-Kosma, qui lui est parallèle, nous amène quelques commentaires.
Datant de l'année 2000, cette voie, qui fait partie du lotissement du Parc des musiciens mesure 130 mètres qui relient la rue des Ardennes au quai de la Garonne, là où les cygnes ont élu domicile.

Le nom de la rue est autrement intéressant. Qui ne connaît pas le nom de Kosma ? Toi, cher lecteur ? Alors lis bien ce qui suit.
Joseph Kosma est un musicien né à Budapest, Hongrie, en 1905. A ne pas confondre avec Vladimir Cosma, né à Bucarest, Roumanie, en 1940. Tous deux ont cependant composé des musiques de films français.

Après des études musicales à Budapest auprès de Béla Bartók, notre Kosma, un hyperdoué, rejoint Berlin où il peaufine la direction d'orchestre. Mais 1933 sonne la fin d'une vie tranquille, il doit quitter l'Allemagne nazie et choisit de s'installer en France.

Prévert et sa cigarette
Sa rencontre avec Jacques Prévert est déterminante ; alors que Kosma est assigné à résidence pendant l'Occupation, et qu'il n'a pas droit à un emploi artistique car il est juif, la complicité de Jacques Prévert lui permet, sous des noms d'emprunt, de composer les musiques de films devenus des classiques comme La Grande Illusion (Jean Renoir, 1937), La Bête humaine (Jean Renoir, 1938), La Règle du jeu (Jean Renoir, 1939), Les Enfants du paradis (Marcel Carné, 1945), pour ne citer que les plus connus.

Mais c'est une chanson du film Les Portes de la nuit (Marcel Carné, 1946), sur des paroles de Prévert, qui va faire exploser sa notoriété.
D'abord, voici l'original, où Jean Vilar est à l'harmonica et Yves Montand, acteur débutant, à table.



La musique des Feuilles mortes sera ensuite reprise par de nombreux interprètes et musiciens en France comme à l'étranger. Un petit tour sur You Tube, et vous saurez.

Après le succès des Feuilles mortes, Kosma continue de composer : musique de scène, courts-métrages, chansons sur des poèmes de Prévert, et musiques de cinéma ; sa carrière compte plus de cent films, dont une récompense au Festival de Cannes pour Juliette ou la Clef des songes (Marcel Carné, 1961).
Il s'éteint en 1969 à La Roche-Guyon, mais il repose au cimetière de Montmartre.

Et pour terminer, un bel hommage de Serge Gainsbourg à Prévert et Kosma, La Chanson de Prévert. Paroles et musique de Gainsbourg. J'aime.

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