vendredi 31 octobre 2014

Canal Square, ça brique !


Photos de Jean-Jacques prises du quai de l'Oise, 
"mais pas très belles car le soleil était de face.
Peux mieux faire, donc je t'envoie un lot d'ici une quinzaine." 
Merci à notre envoyé spécial !




En façade, les briques arrivent au 4e étage du bâtiment A.
Le suspens reste entier sur la couleur des joints.



Les tentes caïdales sont montées... 
dimanche c'est fiesta sur la terrasse !

Hissez haut !


mercredi 29 octobre 2014

Le street art et les limites de la loi sur le vandalisme

Aujourd'hui s'est tenu le procès de M. Chat. [voir M. Chat dit non !]
Question d'actualité qui pose la question des limites de la loi sur le vandalisme.
Analyse de Richard.

Quai de la Loire
Monsieur Chat est bien connu de tous les Parisiens. Il est partout sur les murs lépreux des quartiers populaires, sur les stores des boutiques, servant d'enseigne à des cafés de la Goutte d'Or. Le chat toujours jaune, rieur, souvent ailé, nous sourit et nous aimons le clin d'œil de ce chat fantasque. Il est partout dans Paris mais aussi il voyage, dans de nombreuses villes d'Europe, du Brésil, du Sénégal et de Chine.

Son créateur, l'artiste franco-suisse Thoma Vuille, l'a créé à Orléans en 1997. C'est un des street artists les plus connus dans le monde.

Aujourd'hui, une nouvelle fois, il comparaît devant la justice. 
Quels sont les faits qui lui sont reprochés par la RATP qui lui fait ce procès ? À la station Châtelet, sur des murs en cours de rénovation, sur le ciment qui devait être recouvert de céramique, il a peint son chat. La RATP lui réclame une amende de 1800 euros qu'il refuse de payer. Sur quel fondement juridique ? L'article L.322-1 du Code pénal : la destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende, sauf s'il n'en est résulté qu'un dommage léger. Le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain est puni de 3750 euros d'amende et d'une peine de travail d'intérêt général lorsqu'il n'en est résulté qu'un dommage léger. Cet article définit les peines d'actes de vandalisme.


Reprenons, dessiner de très jolis chats, écrire une "légende" ayant la forme d'un jeu de mots (Chat-elet) sur un mur de ciment bientôt recouvert des fameux carreaux RATP, est-ce un acte de vandalisme ? La réponse du tribunal est lourde de conséquences pour les street artists. Doivent-ils prendre tous un blaze pour cacher leur identité et ainsi éviter les foudres du Code pénal ?
Les plus réputés des street artists, ceux dont on connaît les vrais noms, devront-ils cesser leur très coupable (et très onéreuse) activité ?

Réfléchissons, le street art vandalise-t-il la ville ou la muséologise-t-il ? La ville est-elle plus belle avec des graffs et des fresques ou clean, aseptisée, réduite à la minéralité de ses matériaux ? Les street artists seront-ils contraints, comme des résistants de l'Art vivant, de se cacher, comme Banksy ? Justement Banksy, que le monde des arts reconnaît comme un artiste contemporain, aurait-il existé sans ses pochoirs peints sur des murs, sans autorisation des propriétaires ? À New-York, après les interventions illégales, des propriétaires de locaux ont fait découper des fresques de Banksy pour les vendre chez Sotheby's.
Bref, des questions de fond sur la ville, l'art et la liberté.
[Finalement M. Chat n'a pas été condamné.]

De l'art à l'Ourcq !


Les nuits pluvieuses réservent parfois des surprises
comme nous le montrent ces photos du fonds Marignan.
Pour le titre, rendons à César ce qui appartient à Art Azoï qui élabore De l'Art à L'Ourcq.


Diaporama de 49 photos
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Canal Square en une minute



Dans La surprise de Marignan, je vous parlais d'un fonds photographique généré par un robot qui était mis à notre disposition pour en faire un time-lapse. Eh bien, c'est fait.
Cliquez et vous voyez défiler un an en une minute. Soyez patients, car les premiers mois le chantier étaient en sous-sol, mais dès 25 secondes, l'érection est spectaculaire !

1700, c'est environ le nombre de clichés téléchargés un par un, le premier datant du 10 septembre 2013 et le dernier du 28 octobre 2014. 
1400, c'est la quantité de photos qui a ont été utilisées pour cette vidéo. J'en ai supprimé 300 prises de nuit car elles donnaient un effet heurté, leurs couleurs étant trop contrastées par rapport à celles prises de jour.
50, c'est le nombre de photos sélectionnées parmi les 300 nocturnes, pour en faire un diaporama, car les pluies en ont fait des "œuvres d'art".

Photo prise le 9 janvier 2014 vers 18 heures.

mardi 28 octobre 2014

Kahlo de Marko por Ricardo

Richard a conçu ce post sur le portrait de Frida Kahlo comme le prolongement du post sur les portraits d'hommes de Jean Faucheur.

Ourcq Living Colors #3 présentait des approches du street art très différentes. Plusieurs productions "méritent" d'être commentées : de superbes graffs qui innovent en dépassant la recherche calligraphique en y intégrant des éléments de fresques rendant ainsi perméable les limites convenues entre tags/graffs et fresques, de splendides fresques qui prolongent l'art du "muralisme".

Aujourd'hui je voudrais à la fois prolonger ma réflexion sur le portrait dans le street art et pénétrer plus profondément l'univers de Marko, j'ai bien dit de Marko et non de son copain "street artist" qui a peint des singes et un drôle de bonhomme qui n'ont de rapport avec l'œuvre que dans l'esprit de celui qui les a peints.



Marko nous propose un beau portrait de Frida Kahlo. Des indices nous font penser qu'il s'est inspiré d'une photographie de la peintre mexicaine (photographie qui a illustré une récente exposition Cartier et qu'on trouve sur Internet). La comparaison entre la photographie et le portrait de Marko montre certes des ressemblances (la coiffure, le foulard noué dans les cheveux, les longues boucles d'oreille, les sourcils épais, le collier, la vue de face, etc.) mais aussi des différences (les bijoux sont quelque peu différents, le foulard également). Ce qui frappe c'est l'absence de ressemblance entre la photographie et le portrait. De nombreux peintres ont rendu compte de traits caractéristiques de Frida Kahlo : ses sourcils épais, le duvet brun qui couvrait sa lèvre, les traits métis de son visage (elle est la fille d'une Espagnole et du photographe Antonio Calderon, d'origine amérindienne).
Le portrait de Marko est un portrait rêvé. Frida Kahlo était moins jolie comme le montrent des photographies d'elle prises dans les années 1930. Ajoutons que son surnom de Frida la coja, Frida la boiteuse, fait allusion à une malformation de sa jambe droite et de son pied suite à la poliomyélite qu'elle eut à l'âge de six ans. Marko choisit de cadrer sur le visage, suivant en cela le cadrage de la photographie "source". Son portrait n'est pas un reflet d'une réalité, il a un statut d'icône.

Et c'est là que cela devient intéressant. Les portraits des notables des XIXe et XXe siècles qui affirmaient la réussite sociale et scellaient la trace des ancêtres sur le modèle des généalogies aristocratiques ont aujourd'hui, du moins dans les pays développés, cédé la place à la photographie (cf. les célèbres photographies du studio Harcourt).
Les street artists ont, en quelque sorte, "récupéré" l'art du portrait, non pas les portraits des puissants, des riches, des happy-few, des privilégiés de la fortune, mais des "icônes" de leur génération. L'art a à voir avec le bricolage ; avec du vieux on fait du neuf, avec des portraits "bourgeois" on rend compte des figures (dans les deux sens du terme) de leur culture.

Ceci établi, pourquoi Marko a-t-il choisi Frida Kahlo ? Faute de lui avoir demandé, on peut avancer des pistes : c'est l'image d'une femme libre (bisexuelle, elle se maria deux fois avec le même homme, Diego Rivera (un des principaux peintres du courant "muraliste"), ses liaisons provoquèrent le scandale (elle eut des amours tumultueuses avec des femmes célèbres et...Trotsky) ; elle incarne le nationalisme mexicain, sa vie douloureuse et tragique en font une héroïne romantique (elle meurt à 47 ans après avoir subi de nombreuses opérations chirurgicales dans d'incroyables douleurs qui lui feront envisager le suicide, une amputation de la jambe, elle voulait ne pas être enterrée allongée...).
Marko a choisi d'en faire une femme jeune, belle, rayonnante, sûre d'elle-même, fière de sa sensualité et de sa sexualité, différente.

Est-ce pour cette raison que son portrait est remarquable ? Les portraits de Frida Kahlo sont nombreux, comme sont très nombreux les livres qui lui sont consacrés, les films, les documentaires, et les hommages divers et variés (un groupe de rock s'appelle La jambe de Frida, en 2010 le nouveau billet de 500 pesos mexicains est à son effigie et à celle de Diego Rivera...). Frida la Scandaleuse, figure politique du Mexique, est à la mode. Personne n'échappe aux modes, Marko, comme d'autres, véhicule l'image de l'icône d'une génération.

L'originalité n'est donc pas l'intérêt majeur de ce portrait. Son intérêt tient, non au fond, mais à la forme. Vu de loin, l'œuvre ressemble à d'autres portraits. Pourtant, en y regardant de plus près, on s'aperçoit que "sous" l'ocre de la peau un treillage de lignes violettes se développe. J'y vois la marque du calligraffisme de Marko, une réinterprétation de ses lignes inspirées par la calligraphie arabe. Présentes sur le visage, ces arabesques n'apparaissent pas dans la coiffure ni le dessin du foulard harmonieusement noué dans les cheveux noirs. Cet entrelacs de lignes "souterraines", dans le fond bleu, prend son complet essor : les formes sont plus amples, les écarts de couleurs plus nets entre un bleu ciel et un bleu plus sombre.

C'est dans ces formes esthétiques et dans l'éclat de sa palette que s'affirment la maîtrise technique de Marko (seule la bombe aérosol semble avoir été utilisée) et son originalité. Son portrait témoigne de ses "icônes" personnelles ; il fait le lien entre le calligraffisme de la cabine téléphonique et les portraits antérieurs traités avec davantage d'aplats de couleurs.

    


Marko avec modestie rejoint Diego Rivera, le chantre du muralisme, qui a exalté la révolution. Il nous parle de lui à travers une œuvre qui, déjà, se désagrège en même temps que son support. Est-elle encore plus belle parce qu'éphémère? Je le pense, elle "mourra" jeune... comme Frida Kahlo.

lundi 27 octobre 2014

Balade d'automne


Petit tour de Jean-Jacques sur le chantier 
montrant que l'élévation de la façade en briques nécessite beaucoup de temps.


D'après le fil à plomb, MacGiver n'est pas loin !


Le bâtiment B est presque hors d'air et,
les cellules photovoltaïques sont installées sur le toit-terrasse.

Diaporama de 15 photos
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État des lieux


Les livraisons sont commencées chez Métamorphose,


on fignole le Foyer du 21-25 rue de l'Ourcq,


et ça barde pour Cap19 !

Naturograffs


Ces œuvres n'ont aucun rapport avec le thème de ce blog – La Villette –, je n'en connais ni les artistes, ni leur lieu et je n'ai aucun copyright pour les photos, mais le fichier ppt que j'ai reçu m'a semblé suffisamment intéressant pour vous en faire un post.
Le thème de cette sélection est la nature au service de l'artiste ou inversement !
Merci Jako pour ces petits instants de poésie !

Diaporama de 25 photos
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dimanche 26 octobre 2014

Rue Hector-Guimard, La Villette

La rue Hector-Guimard, avec ses 160 mètres fait le pont entre deux écrivains, de la place Jean-Rostand à la rue Jules-Romains.

Né en 1867 à Lyon, Hector Guimard suit ses études à Paris à l'école des Arts Décoratifs, puis à l'école supérieure des Beaux-Arts, de 1882 à 1885.
Il en ressort sans diplôme, mais prêt à construire quelques bâtiments parisiens influencés par le style médiévisant de Viollet-le-Duc.

C'est lors d'un voyage à Bruxelles, où il visite l'hôtel Tassel construit par Victor Horta, que Guimard découvre le style qui va le faire connaître en France.
En 1998, le Castel Béranger, rue La Fontaine à Paris, qui marie formes géométriques et lignes courbes sera le reflet du tournant dans le style de Guimard qui se dirige vers ce qu'on appellera l'Art nouveau.

Maison Coilliot
Les commandes affluent, et Guimard ne cesse d'innover dans la structure des bâtiments. Ainsi, il expérimente d'audacieuses volumétries, comme celle de la façade de la maison Coilliot à Lille, en 1899.
Attaché à la continuité esthétique de ses créations, il ne se contente plus de dessiner des bâtiments, il en parachève aussi la décoration intérieure.

Lauréat du concours lancé par la Société du chemin de fer métropolitain avant l'exposition de 1900, il dessine plusieurs modèles d'entrée au métro qui vont habiller 140 stations*.
C'est ainsi que l'Art nouveau fait son apparition dans la rue avec ses courbes végétales et tarabiscotées qui font désormais partie du paysage parisien.

La station Porte-Dauphine
Plus habitué aux commandes de clients fortunés, il finit par tomber dans l'oubli malgré une courte conversion à l'Art déco. Il doit aussi s'exiler à New York avec son épouse juive, et c'est là-bas qu'il s'éteint en 1942,

* Seules 46 entrées Guimard ont survécu aux démolitions et aux modernisations. Les accès de 6 stations sont désormais protégés :
Cité, Porte-Dauphine, Abbesses, Pigalle, Ternes, et Tuileries.

samedi 25 octobre 2014

Les "Dames" de Nadège Dauvergne

Collage / bombe aérosol / acrylique ©Nadège Dauvergne
d'après Godward, Couple de dieux 

J'ai découvert les collages de Nadège Dauvergne au In Situ Art Festival du fort d'Aubervilliers dont deux photos sont à la fin de ce post. La richesse et la qualité du drapé des robes m'avaient ravi. Cette fois, c'est le long du canal de l'Ourcq que se situe la dame. Le lien dans les légendes est très intéressant car il renvoie à la peinture qui a servi de modèle.

Dans un futur message, je vous montrerai une autre facette de son talent avec ce qu'elle appelle le PubArt. Cette technique consiste à détourner des pages de catalogue mais aussi des affiches de publicité de 4 mètres par 3 en y insérant ses dames.



Collage / bombe aérosol / acrylique ©Nadège Dauvergne
d'après Frederic Leighton
Collage / bombe aérosol / acrylique ©Nadège Dauverrgne
d'après Frederic Leighton, Jeunes Filles au bord de la mer

Le nouveau message de dAcRuZ...


Après un premier post montrant cette fresque en cours de réalisation, la voici maintenant terminée, signée et titrée : Art populaire en sursis.
En effet, les espaces où les street artists peuvent s'exprimer ne cessent de se réduire dans notre quartier. Que faire, vous avez des idées ? Un M.U.R. ?


Lot 10A du programme Ourcq/Jaurès... ça bouge


Le démarrage des travaux du lot 10A ne devrait pas tarder.
La végétation a été arrachée, seul l'arbre de dAcRuZ résiste !

vendredi 24 octobre 2014

L'Affaire Tailleferre


L'Affaire Tailleferre regroupant quatre opéras, Le Bel Ambitieux, La Fille d’opéra, Monsieur Petitpois achète un château et La Pauvre Eugénie de Germaine Tailleferre pastichant Rameau, Offenbach, Charpentier et Boieldieu, est programmée à l'Opéra de Limoges.

Mais que vient faire cette Affaire dans ce blog ? Tout simplement pour défendre les couleurs de Germaine Tailleferre qui a une rue dans notre quartier ! Et ceux qui connaissent cette rue savent que la notoriété de ses couleurs en dépassent les limites grâce à l'Ourcq Living Colors !

Portée par des figures artistiques majeures du XXe siècle (Jean Cocteau, Erik Satie...), la célébrité de Germaine Tailleferre semble s’être éteinte avec son temps, celui de l'avant-garde, du surréalisme et de la dérision. Les quatre opéras radiophoniques commandés en 1955 par l’ORTF à la compositrice en sont le meilleur exemple : intitulé Du style galant au style méchant, le cycle raconte quatre histoires saugrenues, de moins de vingt minutes chacune, parlant amour, richesse et déconvenues, faisant intervenir des personnages hauts en couleur et tout à fait ridicules.

Sur scène, on juge l'affaire Tailleferre ; un tribunal surréaliste, fait de décors irréels et de danseurs chimériques, invente des chefs d'accusation loufoques pour personnages loufoques.

jeudi 23 octobre 2014

Canal Square, 4e Rencontre au Mama Kin


[Ceux qui ont reçu le compte-rendu de la rencontre par mail vont être déçus, ce post n'en est qu'une version édulcorée !]

Y'a d'la joie !
Nous étions une trentaine de personnes regroupées dans la salle Dacruz du Mama Kin. Beaucoup de nouvelles têtes mais toujours la même bonne ambiance. Des idées, des anecdotes, mais je dois dire qu’à partir de 80 décibels j’ai un peu perdu le fil !

2015, c'est demain
Un « groupe de réflexion » a été mis en place, et doit rendre son rapport lors de la prochaine séance plénière. Traduction pour les débutants : un petit groupe doit se revoir pour boire un coup tout en se marrant et vous saurez tout lors de notre prochaine rencontre !

TVK
La liste des questions pour nos architectes s'est encore un peu allongée. Si vous en avez une petite dernière, c'est avant la fin de la semaine.

Atelier de dAcRuZ et Marko
Comme je racontais notre visite (Sally et moi) de l’atelier de ces deux artistes, certaines personnes ont émis le souhait de pouvoir s’y rendre.
Que ceux que ça intéresse me fassent signe. Ça pourrait se faire en novembre.
Personnaliser son appartement avec une toile (ou une fresque murale !) d’un artiste du quartier, la dernière tendance !
Le locavore, c'est d'accord
Le loc'Art, c'est l'panard !

C'est un signe !
Nous étions en train d'étudier la possibilité de mettre un sas dans l’entrée du parking quand 5 cygnes en formation escadrille sont passés en survolant le canal au ras de l'eau.
Magnifique !

5e Rencontre
Laissons passer les fêtes… et les crises de foie !
C'est fini pour 2014, nous devrions nous retrouver fin janvier 2015.
À suivre...

mercredi 22 octobre 2014

Ce numéro est un collector !

Pour ceux qui pensent que Bilal (alias Zoo Project) était un grand Monsieur, le numéro 16 d'Article11 est pour eux.
Dans ce numéro, les articles d'Émilien Bernard (alias Lémi), qui a très bien connu Bilal, sont rassemblés sur quatre pages. Ces textes empreints de tact et de sensibilité sont un magnifique hommage à son ami.

Bilal (aka Zoo Project), artiste
des rues et ami, a décampé.
Encore plus loin que d’habitude.
Trop loin pour être rattrapé,
en tout cas. Outre-Mississippi,
outre-Sibérie, outre-Terre.
Hommage.

La suite vous la trouverez dans l'Article11
de mai-juin-juillet 2014, toujours disponible.
Vous pouvez aussi retrouver ces textes sur le site de la revue.
Bilal, d'abord le silence du mardi 1er avril 2014 quand Lémi a appris la mort de Bilal.
"Pourquoi j'irais m'enfermer ?" du mercredi 9 juillet 2014 où l'on retrouve les textes de l'hommage de la version papier.
"C'est un dessin tout simple..." Une version audio de ce texte a déjà été publiée ici.

Gratuit, qu'ils disent...
Vous l'aurez compris en lisant la couverture ci-contre, Article11 est une revue plus alternative que conventionnelle ! Considérant qu'il était temps de passer à autre chose, ils ont décidé de stopper la version papier après la publication de deux derniers numéros.
Si vous le désirez, vous pouvez vous abonner pour recevoir ces 2 derniers numéros pour la somme de 0 euro ! Il vous suffit d'envoyer votre adresse à redaction@article11.info et bingo, c'est parti disent-ils.

mardi 21 octobre 2014

Les Magasins Généraux à Pantin


Dernièrement nous avons rencontré une architecte travaillant chez Jung Architectures, qui nous a parlé de leur chantier des Magasins Généraux à Pantin. Ce grand projet de reconversion garde la structure de l'ancien bâtiment mais avec la création d'un puits de lumière. À terme, ce bâtiment accueillera le siège de BETC Euro RSCG.

Curieux de voir où en étaient les travaux, je suis aller flâner sur les quais. Il y a encore quelques vestiges de street art, pour rappeler que ces bâtiments en furent un haut lieu, mais ils ne valent plus le déplacement. Ci-dessous, quelques photos rendant compte de l'état des travaux.


Diaporama de 13 photos
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lundi 20 octobre 2014

Un mur à visage humain !

Richard nous propose aujourd'hui un post sur des portraits rue des Pyrénées.


Rue des Pyrénées, 20e arrondissement. Un jardin public bienvenu par ce jour d'été. Un peu d'ombre, une fontaine et, en contrebas, un long mur de plus de 50 mètres de long. Les street artists se sont approprié ce mur depuis plusieurs années. Ce "spot" accueille des œuvres souvent de bonne facture. Aujourd'hui, je découvre un ensemble très organisé et une mise en valeur des œuvres tout à fait inhabituelle. Faucheur, c'est le nom de l'artiste, a collé des "affiches" blanches et marron, en alternant les couleurs. Chaque affiche est surmontée d'une bordure du mur peinte. Alternent de cette manière des bandes noires et blanches soulignant par contraste les œuvres. Il s'agit, en fait, d'une exposition en plein air (souci de la présentation des œuvres, signature de l'artiste, l'ensemble est daté – septembre 2014 –, remerciements de l'artiste aux collaborateurs...)

Vidéo de la réalisation de ce portrait
Les œuvres sont des portraits d'hommes. Le portrait, en peinture, a une histoire. Je vous la résume à grands traits. La représentation du visage a été, à partir de la Renaissance, un moyen pour le Pouvoir d'imposer son image et, par voie de conséquence, son autorité. Les Puissants, en Europe, faisaient peindre leur portrait et les envoyaient dans leurs territoires pour être connus et "reconnus". Il n'est pas nécessaire d'insister sur l'écart entre le portrait et son modèle. Les Puissants (le roi, les seigneurs, etc.) donnaient d'eux l'image qui servait l'exercice de leur pouvoir. Dans de rares cas (médaillons peints pour la négociation de mariages princiers, par exemple), la ressemblance était recherchée. Conclusion, il est bien difficile aujourd'hui de savoir à quoi ressemblaient les Puissants car les portraits ne leur ressemblent pas. En recoupant avec des sources écrites, elles aussi, biaisées, on peut avoir une idée du visage d'Anne de Bretagne, de Louis XIV, de Marie-Antoinette.
La fin de l'Ancien régime et le triomphe de la bourgeoisie en 1789 changeront la donne sociale. Les bourgeois se feront peindre pour affirmer leur réussite sociale, la graver en quelque sorte dans le panthéon des Arts, comme les aristocrates d'antan. Je vous passe, par peur de lasser, les portraits de Jésus (souvent un bel homme grand, blond, aux yeux bleus), les portraits de Jeanne d'Arc (la seule représentation est un petit dessin fait en marge des minutes du procès de Rouen). Il faudra attendre la photographie, au milieu du XIXe siècle, pour changer l'enjeu social et politique du portrait en peinture.

Revenons rue des Pyrénées. Un street artist colle des affiches et peint des portraits. Les visages sont très différents : des hommes imberbes, d'autres portant la barbe, des jeunes, des hommes plus âgés, des "blancs", des "noirs", des types ethniques fort dissemblables. Les visages sont très travaillés : les expressions sont traduites avec une grande justesse (la gravité, l'esquisse d'un sourire...). Les "contours" sont dessinés (le haut de la tête, les oreilles, le cou, les limites extérieures du visage) mais c'est la partie centrale du visage, en particulier les yeux, qui a concentré d'attention de l'artiste.

On peut tenter une hypothèse pour expliquer ce choix dans la représentation. L'enjeu pictural est de rendre compte de l'expression. Les traits qui traduisent l'expression sont la position générale de la tête, les yeux, la bouche, les joues, le nez et non le cou, les cheveux, les oreilles. C'est la première hypothèse. La seconde serait un choix esthétique (détails de la zone centrale du visage, contours tracés plus que peints à grands "traits") qui renverrait à des études de portraits. Je me souviens des travaux préparatoires des grands peintres de la Renaissance italienne. Plus proches de nous, les croquis de Delacroix, ceux de Degas.

Je pense que ces deux pistes sont vraies en même temps. Le "challenge" pour le street artist est, avec des bombes aérosols, de traduire ce qui est le plus difficile à faire d'un point de vue technique, non seulement les traits, mais l'expression.

Le détail des portraits de Faucheur montre, ce n'était pas évident au premier regard, la variété des couleurs (du noir, du blanc mais aussi des ocres et du bleu) et la virtuosité de l'artiste dans l'utilisation des projections de peinture. Comme dans la peinture de Seurat, les gouttes vaporisées sont autant de tâches de couleurs qui se combinent. Du "pointillisme" de l'exécution ressort un beau rendu des formes et des volumes.

Ces portraits sont pour moi un manifeste artistique. Le street artist comme les Anciens avec ses outils peut aborder la grande complexité. Nous sommes loin d'Andy Warhol et de ses portraits de Marilyn Monroe tant copiés, loin des facilités des reproductions d'icônes de la bande dessinée par nombre de street artists.

Le street art est un art, un art nouveau qui se construit ici et ailleurs tous les jours. En ce sens, c'est un art vivant, qui explore, qui découvre de nouveaux outils et de nouveaux territoires.
Diaporama de 12 photos
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