samedi 15 février 2014

Les derniers feux de la CPCU vus par Richard

I love my ghetto by Da Cruz
Aujourd'hui, c'est du pur Richard, texte et visuels ! J'ai déjà parlé du Chant du cygne et de Basil dans CPCU, le chant du cygne avec les photos de Dynaste. L'intérêt de ce nouveau cliché de Basil est que le poème est lisible, ce qui m'a permis de vous le retranscrire ci-dessous. Quant au texte, outre la découverte avec surprise de l’"encadrement" des grapheurs par la Mairie, il montre l'impermanence de La Villette et son corollaire destruction / reconstruction qui lui donne un ton très tendance Shiva !

Quelques photos de fresques peintes sur les murs de la défunte centrale. Da Cruz que j'interrogeais il y a plusieurs mois alors qu'il peignait une fresque rue de l'Ourcq me disait que lui et ses amis street artists n'effectuaient leurs fresques et leurs graphes qu'après avoir demandé l'autorisation à la Mairie de Paris.
Ainsi les murs couverts de carrelage de la centrale, rue de Thionville et rue de la Marne, ont été recouverts de fresques par Da Cruz et d'autres grapheurs avec l'autorisation du CPCU, la société de chauffage. Fait intéressant qui témoigne soit de l'ouverture d'esprit des responsables aux arts de la rue, soit le constat qu'il serait vain de s'échiner à effacer des peintures qui seraient rapidement remplacées par d'autres. J'ai photographié toutes les fresques y compris les dernières peintes quai de la Marne alors que les autres murs de la centrale étaient déjà démolis. Les dernières fresques sont émouvantes : il y a la très grande et très belle fresque de Da Cruz, le poème d'amour illustré par une scène romantique de deux amoureux [Popof], et ce formidable chant du cygne [Sane2] qui marque non seulement la "déconstruction" de la centrale thermique mais la fin de l'"ère industrielle" du quartier. Les ateliers avaient tous fermés, toutes les usines aussi, les garages, les abattoirs de La Villette. La démolition de la centrale marque la fin de la révolution industrielle commencée au milieu du XIXe siècle. La construction de votre immeuble, à la place de la centrale, symbolise l'entrée dans une nouvelle période pour notre quartier.

Da Cruz
Basil of Popof
Basil of Popof

Basil
Quand Basil tomba amoureux, pour la première fois
C’était comme tomber au feu ou tomber dans le coma.
Dans le désordre et le désastre, Stella prit la tangente
Suivant les ordres des astres, comme une étoile filante.

Et Basil tomba comme on tombe dans l’oubli
Comme on tombe malade, comme on tombe dans la folie.
Basil, il vacille, en silence, en chute libre
Il perd pied, il perd la raison, il perd l’équilibre.

Quand il a un coup de foudre Basil s’écroule
L’amour, pour lui, c’est comme un coup de boule.
De ses humeurs, Natacha n’attacha pas d’importance
Quand elle hacha et acheva tout ce qu’il lui restait de confiance.

Puis il eu[t] Katerina, l’ouragan en montée d’adrénaline
Qui reprit sa route de peur de tomber dans la routine.
Alors Basil tomba au fond du trou, après avoir brûlé ses ailes
Et c’est à ce moment là, au plus bas, qu’il tomba sur elle.

Armelle fuyait, pour ne pas retomber dans les mêmes travers
Pour elle, l’attitude de ses misters restait un grand mystère.
Alors elle fuyait, pour ne pas tomber en dépression.

Et c’est au coin de cette rue qu’il y eut collision.
Armelle tomba nez à nez avec Basil, ils se percutèrent
Elle tomba dans ses bras,
Ils se relevèrent.


Le chant du cygne de Sane2

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